Chapitre 2. Un impact limité sur la délinquance
2.1 Une aide mineure à l’élucidation
À défaut de pouvoir disposer en France d’études scientifiques équivalentes à celles qui ont été
conduites à l’étranger, il faut se fier à des sources officielles pour tenter d’en savoir plus sur
l’impact de la vidéo protection en matière d’élucidation. Dans un rapport publié en juillet 2009, le
ministère de l’Intérieur fournit les données suivantes : en s’appuyant sur un échantillon de 156
villes équipées de caméras sur la voie publique par rapport à 256 villes non équipées, les auteurs
notent que « les taux d’élucidation progressent sensiblement de la même manière dans les villes
avec ou sans vidéo protection ». De fait, durant la période de référence, de 2000 à 2008, ce taux
est en hausse quel que soit le type de délits, mais sa progression est toujours plus forte dans les
villes non équipées que dans les villes équipées. Le tableau infra extrait du rapport illustre ce
phénomène.

Qu’en est-il du volume des affaires traitées par les services de police grâce aux caméras ? On peut
en avoir une idée en consultant le rapport de la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes
qui a analysé la politique de sécurité publique menée par la ville de Lyon. Celle-ci s’est dotée
d’un système qui n’a cessé de croître au fil du temps (plus de 200 caméras en 2008). S’agissant
de l’utilisation judiciaire des images captées par le centre de supervision, les auteurs du rapport
affirment qu’« elle reste marginale (322 réquisitions d’images ou PV de renseignements
judiciaires) au regard de l’ensemble des faits enregistrés sur la ville de Lyon (45 000 faits totaux
dont 20 640 faits de voie publique). » 322 réquisitions pour 20 640 faits de voie publique
enregistrés au cours d’une seule année, soit 1,5% des affaires traitées au cours de l’année de
référence (2008).
La Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes établit un constat identique à St Etienne (un
peu plus de 2% des affaires traitées en 2008) et, l’année suivante, celle de la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur un constat encore plus critique à Toulon (27 réquisitions d’images entre 2005
et 2008). Après avoir collecté des données dans 15 circonscriptions de sécurité publique, la Cour

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