vérifier que le système fonctionne normalement. Par la suite, il est occupé essentiellement par
trois activités : l’exercice d’une vigilance générale sur les populations, la surveillance de
lieux/espaces précis, la sécurisation des agents en patrouille. Sa journée de travail est rythmée
ainsi par des rondes électroniques dont l’objet et la durée sont décidés le plus souvent par lui seul.

1.2 Des dysfonctionnements multiples
Ce qui frappe l’observateur, lorsqu’il regarde pour la première fois le mur d’écrans, c’est la
grande diversité des espaces placés sous le regard des opérateurs. Pour autant, le dispositif
connait de nombreux dysfonctionnements, techniques ou liés aux zones d’implantation des
caméras, qui réduisent leurs capacités de surveillance.
Sur le plan technique, en dépit de la nette amélioration de la qualité des systèmes, les problèmes
sont nombreux. Lors d’une mission de contrôle en juillet 2015, la CNIL avait déjà relevé la
présence de 2 caméras en panne et d’une autre déconnectée en raison de travaux.
Parfois la perte de réglage de certaines caméras sur des pré-positions (c’est-à-dire sur des espaces
précis du parcours de la caméra pivotante) dont les opérateurs se plaignent car, ce qui est filmé
n’est d’aucun intérêt. L’un des opérateurs en fait la démonstration sur son moniteur :
« Celle-là pivote le long des bâtiments durant près d’une minute mais ne reste que 10
secondes sur le côté qui nous intéresse. »
« On nous demande souvent de contrôler les débordements des terrasses sur la voie
publique mais cette caméra s’arrête trop tôt pour couvrir la place »
« Là, on ne voit rien, c’est trop sombre de ce côté. »
L’efficacité du dispositif de vidéo protection est dépendante des sociétés privées qui assurent la
maintenance du réseau et du matériel informatique. Les alertes adressées au fil des jours par la
hiérarchie à l’entreprise concernée n’ont mené jusque-là qu’à des interventions ponctuelles et
rarement efficaces. La direction de la PM en est consciente. Un contrat de maintenance a été
signé à l’automne avec une nouvelle entreprise. La résolution de ces problèmes techniques devrait
faire ainsi l’objet d’une attention plus soutenue.
Les autres problèmes sont liés à l’aménagement urbain. Plusieurs caméras ont leur champ de
vision masqué par le feuillage des arbres. Ailleurs, c’est un panneau publicitaire qui bouche le
champ de vision d’une caméra placée à un endroit considéré comme stratégique. Tous ces
problèmes paraissent simples à résoudre mais, dans la pratique, ce n’est pas le cas, car ils
nécessitent de mobiliser différents services municipaux : par exemple, les services techniques
pour l’élagage des arbres.
De fait, l’ensemble de ces dysfonctionnements concourt à limiter le nombre de caméras
réellement actives pour le travail des opérateurs. En mai, la situation s’était encore aggravée avec
la destruction ou la détérioration de caméras par des manifestants. Près de la moitié seulement des
caméras étaient en état de fonctionner.
C’est dire que, contrairement à l’idée véhiculée tant par les défenseurs de la vidéo protection que
par ses détracteurs, la surveillance des écrans et, par là-même des espaces placés sous l’œil des
caméras, est loin d’être continue, ni dans le temps, ni dans l’espace.

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