Malgré ce tableau flatteur, les policiers municipaux regrettent souvent une coordination insuffisante –
et donc insatisfaisante – avec les forces de sécurité de l’État. S’ils sont appréciés sur le terrain, nombre
d’agents se sentent dans une situation d’infériorité par rapport aux policiers et gendarmes nationaux.
Non qu’ils demandent à exercer les mêmes compétences : ils souhaitent cependant être perçus comme
une force autre, exerçant des missions propres, et non comme une catégorie inférieure à leurs collègues de
l’État. Enfin, ce serait commettre une erreur que de parler des polices municipales au singulier tant elles
sont hétérogènes aussi bien dans les fonctions qu’elles assurent au quotidien que dans leurs formats ou
même dans leurs statuts. Outils à la disposition des maires, elles sont façonnées par ceux-ci et peuvent
fortement différer d’une ville à une autre.
L’univers de la sécurité privée est pour sa part confronté à de fortes critiques. Eclaté, il présente de
grandes fragilités qui contribuent à l’affaiblir. En outre, les prestations assurées par les agents privés de
sécurité présentent de grandes hétérogénéités. Au contraire des polices municipales, les sociétés privées
de sécurité ne présentent pas toutes des garanties de fiabilité et de professionnalisme qui sont pourtant
indispensables pour aller plus loin dans le sens d’une collaboration avec les services de sécurité de l’État.
Non seulement cette situation n’est pas satisfaisante, mais par ailleurs la mission considère qu’il ne
doit pas exister de fatalisme en la matière. Chez certains de nos voisins, notamment en Espagne, où
la mission s’est rendue, le secteur de la sécurité privée est considéré comme un partenaire fiable pour
les forces publiques, qui travaillent avec de manière étroite et efficace. En France, plusieurs activités
sont désormais exercées par des sociétés et des agents privés, dans des conditions qui ne suscitent ni
inquiétude ni remise en cause. C’est par exemple le cas des inspections-filtrages dans les aéroports ou
du transport de fonds. Ces exemples de réussites ont néanmoins des caractéristiques communes : plus
grande exigence dans le recrutement, meilleure formation et meilleure rémunération pour ces agents,
davantage de contrôles donnant lieu à des sanctions en cas de défaillances. C’est en s’inspirant de ces
méthodes que l’excellence, qui doit être recherchée, pourra être atteinte.
Sur la base de ce constat, la mission a dressé des recommandations qui peuvent être regroupées en trois
groupes : celles qui sont transversales au dispositif de sécurité globale, celles qui concernent les polices
municipales, et celles qui ont vocation à s’appliquer au monde de la sécurité privée.

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