Chapitre 1. Le dispositif de vidéosurveillance

1.1 Un système intégré à la Police municipale
D’un point de vue technique, l’équipement exploité par la ville de Rennes ressemble à beaucoup
d’autres en France. Il est composé de plusieurs caméras reliées, via un réseau de communication,
à un centre de supervision où des opérateurs scrutent des écrans de contrôle. On retiendra
simplement que son installation a été réalisée par étapes successives de 2010 à 2014. Depuis
2013, les images sont visualisées par des agents réunis au sein d’un centre de supervision urbaine
(CSU) intégré à la Salle d'Information et de Commandement (SIC) de la Police municipale. La
Police nationale peut visionner les images à distance grâce à un système de report qui relie le
CSU à son centre de commandement. Le CSU exploite 29 caméras installées dans différentes
zones du territoire urbain. Les opérateurs vidéo sont des agents en charge de la surveillance de la
voie publique (ASVP) qui effectuent une partie de leur service dans le centre de supervision.
Le CSU est situé …. La salle est isolée des autres services. Conformément à la législation, une
procédure d’accès a été établie par la hiérarchie. L’espace est confiné, éclairé uniquement par une
lumière artificielle.
Un pan de mur est occupé par 4 écrans plats massifs ; chacun est scindé en 9 vignettes. Les
images des 29 caméras disséminées dans la ville y défilent en permanence. Face à ce mur
d’écrans, un large bureau est occupé par l’opérateur vidéo. Il dispose de moniteurs couleurs et
d’une manette qui lui permettent de sélectionner puis manipuler une caméra spécifique. Durant
cette opération, les images sont diffusées en grand format sur le moniteur placé devant lui. À ses
côtés, un autre bureau est occupé par l’opérateur radio qui dispose de son propre ordinateur pour
tenir la main courante informatisée. Un poste radio mobile assure la liaison avec les agents sur le
terrain, un téléphone fixe est dédié à la réception des appels extérieurs (standard). Sur un autre
pan de mur est affiché un immense plan de ville.
À Rennes, le visionnage des écrans est organisé par roulement, une organisation qui varie selon la
période de l’année et les effectifs disponibles. Ainsi, durant la semaine 36 du calendrier affiché
dans la salle, l’agent en charge du visionnage est présent de 12h30 à 19h30 en début de semaine,
de 18h30 à 23h45 en fin de semaine. Hors de ces plages horaires, c’est le policier affecté au trafic
radio qui assure le contrôle des écrans. Dans la pratique, ce cumul d’activités est problématique
car la charge de travail associée à la première (trafic radio) est trop importante pour être
compatible avec la seconde (écran vidéo).
Quand ils sont présents tous les deux dans la salle, les échanges verbaux entre les opérateurs radio
et vidéo sont peu fréquents. Leurs relations paraissent distanciées.
Le premier est sollicité en permanence pour réceptionner les appels de ses collègues en patrouille
ou répondre aux appels des habitants. Rappelons ici que l’opérateur radio est tenu d'informer en
temps réel de la quasi intégralité des tâches réalisées par les policiers municipaux sur le terrain.
Au cours de ces appels, brefs et descriptifs, il prend note des informations transmises sur un bout
de papier. Puis, profitant de moments de répit, il les enregistre sur la main courante informatisée.
Sa journée est scandée ainsi par les appels extérieurs dont le traitement occupe tout son temps de
travail.
Le second scrute les écrans en silence et prend parfois quelques notes sur un carnet posé devant
lui. Les incidents et les sollicitations sont rares. Les temps morts nombreux. Son travail est
monotone. Au début de sa vacation, il effectue un balayage général des caméras réalisé pour

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