Non à la reconnaissance faciale !
Les technologies de reconnaissance faciale débarquent au lycée Ampère au
travers d'une « expérimentation », première étape avant leur généralisation
à toute la société. Ne les laissez pas devenir notre futur !
Lycéens, lycéennes,
En ce jour de rentrée, ne sentez-vous pas comme un étau qui se resserre ?
L'an dernier, les élus de la région ont décidé de faire de vous de véritables rats de
laboratoires. Le lycée professionnel Ampère fait ainsi partie des deux lycées choisis pour
une expérimentation bien particlière : l'installation de portiques de reconnaissance
faciale pour gérer vos entrées et sorties de l'établissement. Concrètement, à l'entrée du
lycée, vous serez bientôt priés de passer sous des portiques de vidéosurveillance. Si
votre visage est reconnu par l'ordinateur auquel les caméras seront reliées, la barrière
s'abaissera et vous pourrez entrer. Dans le cas contraire, vous serez considéré comme
suspect et il vous faudra faire la queue et montrer pattes blanches à l'intendance.
C'est votre proviseur qui a défendu ce projet devant le conseil d'administration du lycée.
D'après lui, ce serait pour vous une chance que d'assister aux premiers déploiements de
ces technologies dernier cri. À l'entendre, il y aurait même un intérêt pédagogique. Mais
pour vous apprendre quoi, au juste ? À devenir de gentils petits moutons, surveillés,
tracés, triés, et contrôlés par des machines de surveillance biométrique ?
Car l'enjeu n'est évidemment pas de vous transmettre le moindre savoir, ni même de
faire quelques économies en supprimant des postes d'assistants de vie scolaire (un
argument avancé par le conseil régional). Il s'agit avant tout de créer un précédent, de
permettre à Christian Estrosi — le président de région — et à ses copains des grandes
boîtes de technologie — qui vendent ce matériel — d'affirmer : « Voyez, ces systèmes de
vidéosurveillance automatique fonctionnent, étendons-les à tous les lycées de la région,
mettons-les partout dans nos villes pour garantir l'ordre public ». Leur pari ? Que vous ne
trouverez rien à y redire : « Voyez, les élèves du lycée Ampère passent sans broncher
sous les portiques pour se faire tirer le portrait et dicter leurs conduites ». Ils cherchent à
vous accoutumer, à banaliser ces formes de surveillance de sorte que, une fois adulte,
vous n'ayez même plus l'idée de les contester. Leur but ? Que nous soyons résignés face
aux immenses progrès réalisés dans le flicage des populations.
Alors aujourd'hui, nous vous proposons de dire stop. Refusez le rôle de dociles cobayes
que l'on vous assigne. Commencez par en parler avec vos amis, avec vos proches, avec
vos profs. Réfléchissez ensemble au projet de déshumanisation qui se cache derrière le
fameux « progrès technologique » et la sacrosainte « innovation ». Sentez comment « les
gains de rapidité et de fluidité » vantés par les promoteurs de ce projet se paient au prix
de vos libertés.
Et surtout, le jour où les gens de l'administration vous demanderont de signer un petit
papier pour consentir à passer sous ces portiques de reconnaissance faciale (c'est pour
eux une obligation légale), dites-leur bien d'aller se faire voir !
Passez quand même une bonne journée, et rendez-vous sur tknpl.fr pour discuter et
organiser la résistance.
À bientôt...

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